Sur leurs échines dorées et souples
le soleil doucement étirait ses rayons
tendus comme un fil à plomb
Leurs pieds foulaient une terre rouge
de confusion et d’oxyde de métal
reverdie d’une profusion végétale grasse
éclatante rage de vivre
Ils écoutaient les stridulations en relief
des grenouilles arboricoles ricanantes
bruit de fond mélancolique et lancinant
du vent dans les branches nostalgiques
Ils se baignaient dans la soupe sombre du fleuve
tels des nénuphars roses et blancs
balancés par les molles masses d’algues filandreuses
qui dissimulent l’ancestrales carpes
Ils se séchaient dans l’imperceptible brise
qui érode en des millénaires les compactes montagnes
déposant ça et là le fruit de ses rapines en d’immenses déserts fluides
Ils s’étendaient dans un creux du paysage
sur de minuscules plénitudes de sable doux et pâle
s’amusaient à des danses échevelées et gourmandes
à des chants gémissants et sucrés
des chevauchements surprise où jambes par dessus tête
ils frémissaient de plaisir
Quand les ciselures des désirs
les gloussements goulus et mouillés
s’éteignaient
ils se regardaient tranquilles
pupilles, miroirs inépuisables des tendresses